Bonjour,
La semaine dernière,
Je vous ai annoncé le sujet d’aujourd’hui.
Pff…
J’aurais mieux fait de taire mes pixels.
Déjà parce que ça donnait pas envie,
Et puis va trouver un visuel pour cette promesse :
L’effet Dunning-Kruger et / ou l’Ultracrépidarianisme
Sans compter l’objet du mail.
Si je l’avais gardé tel quel, personne ne l’aurait ouvert.
Ou alors je sous-estime les lecteurs masochistes.
C’est possible aussi. À tenter.
En plus, j’ai rajouté « on va rigoler »…
Pas sûr de pouvoir tenir ma promesse sur ce coup-là.
Comme si un dentiste vous disait « vous allez a-do-rer ! »
Comme si un Playmobil pouvait éternuer dans son coude.
Comme si un legging pouvait mentir.
Comme si un politicien pouvait… Vous avez l’idée.
Bon,
J’arrête d’essayer de vous embrouiller avec mon préambule.
Ça va finir par se voir que je crains de vous ennuyer avec le plat du jour.
Allez, j’y vais :
Avant, je pensais de manière empirique, que :
L’ultracrépidarianiste se découvrait au mieux, avec charme,
Après que le soleil se soit couché,
Quand toute pudeur est bue,
Et que les opinions coulent à flot.
Je connaissais mal l’objet de ma curiosité, tout en pensant savoir de quoi il s’agissait.
Au moins, j’étais raccord avec les lignes qui suivent…
Wiki, au secours !
« L’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance, est un biais cognitif par lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence. On peut le rapprocher de l’ultracrépidarianisme. »
Ah…
« L’ultracrépidarianisme est un comportement consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée. »
Merci Wiki.
De rien Nicolas.
Combien vous êtes dans votre tête ?
Un certain nombre.
En gros, moins on connait à fond un sujet, plus on pense le maitriser,
Et plus on le maitrise, plus viennent des doutes.
Plein de domaines d’application :
Science, interviews, sujets de société…
Au début, on découvre un sujet.
5 articles de blogs plus tard,
On pense rapidement tout comprendre, tout savoir,
C’est ça la beauté de la chose.
Et plus on creuse,
(Peut-on creuser des livres ?)
(Est-ce qu’on a encore le temps de lire ?)
Plus on se rend compte de ce qu’il nous reste à découvrir.
Plus le cercle de notre connaissance grandit,
Plus le cercle de ce qu’il y a à comprendre au-delà s’élargit.
Vous avez l’image ?
Il y a 7 ans, quand j’ai découvert qu’il n’y avait pas que le passé (à ruminer) et le futur (à imaginer),
Que ça ne servait pas à grand chose, d’ailleurs,
Et qu’il existait un élément fondamental, ni entre les deux, ni ailleurs,
Qui s’appelait le présent.
Le Ici et Maintenant.
Je croyais tout comprendre rapidement.
Youpi.
Puis sont venus s’additionner les cercles concentriques.
Si je n’abhorrais pas les stéréotypes linguistiques,
Je dirais que de l’eau est passée sous les ponts.
En tous cas,
Il y a eu quelques carnets noircis depuis ce temps.
28 saisons et quelques centaines de questions plus tard,
Après avoir écrit un livre sur le sujet,
Une pièce de théâtre trente fois jouée,
Des dizaines d’ateliers sur l’attention menés avec plein de publics différents,
Avec tous les retours dont j’ai pu bénéficier,
(Qui continuent encore à ce jour avec vous)
Même après avoir conçu une formation sur le Focus,
Adaptée de mes ateliers et disponible en ligne,
(Le présent est toujours là, le présentiel un peu moins…)
J’ai encore et toujours l’impression d’apprendre.
Le plus souvent les mêmes fondamentaux,
Mais des champs d’application qui semblent infinis.
Je sais, ce mail n’est pas le plus fun de la série mais…
Il faut dire qu’en considérant l’attention comme l’interface entre soi et le monde.
Si on coupe cette interface, on est coupé du monde.
Rien que ça.
Et c’est pas rien, le monde,
Même si c’est vertigineux d’y penser.
Je présente alors de nouveau la question que je vous ai posée fin janvier :
Qu’est-ce que l’existence, si ce n’est un rapport direct au monde, à travers l’attention ?
(L’attention :
Notre lien le plus précieux entre deux évidences apparentes :
Nous et le monde.)
Pas de réponse facile.
Ça ferait un beau sujet du bac, peut-être,
Et pourquoi s’arrêter à la philo en fin de terminale ?
Restons d’éternels apprenants.
Refusons de nous faire voler cette si précieuse liaison.
Evitons l’Ultracrépidarianisme,
Ça fera un truc imprononçable en moins.
Surtout quand le soleil est couché,
Que toute pudeur est bue,
Et que les opinions coulent à flot.
Le fun reviendra.
À vendredi.
Nicolas
La semaine prochaine,
C’est la vingtième chronique.
Ça se fête.