Bonjour chère Lucie, et merci de nous consacrer du temps !
Merci à toi Boris pour ce partage.
Comment est ta météo intérieure aujourd’hui ?
Ma météo est excellente, c’est une question d’état d’esprit !
Tu nous parles de ton parcours ?
J’ai toujours été passionnée par les personnes et leur façon d’appréhender le monde, leur environnement, leurs expériences.
Du coup j’ai choisi d’être architecte pour créer des espaces où les gens se sentent bien. Pour participer à la construction de la ville de demain, que nous léguons à nos enfants. C’est quelque chose de très important pour moi cette notion de transmission, de pérennité dans ce qu’on accomplit, en ayant à l’esprit que nos enfants en seront légataires.
J’ai exercé le métier d’architecte pendant plus d’une dizaine d’années et réalisé de nombreux ouvrages publics mais je me suis rendue compte que le plus passionnant, pour moi, dans ce métier était de créer des équipes soudées autour de projets communs. Se retrouver autour de la table avec un Maître d’Ouvrage, des bureaux d’études, des entreprises, des contrôleurs techniques qui avaient chacun leurs objectifs, parfois opposés, et faire en sorte de les rassembler sur une mission commune, une vision partagée, pour arriver à ce que chacun donne le meilleur de lui-même, soit ingénieux et enthousiaste, c’était vraiment jouissif.
En 2014, la conjoncture économique m’a amenée à me reconvertir dans la maîtrise d’ouvrage et j’ai exercé le poste de responsable d’opérations immobilières. J’aurais pu vraiment m’épanouir dans ce métier (en fait je crois que je pourrais m’épanouir dans n’importe quel métier à partir du moment où j’y trouve du sens) mais j’ai expérimenté l’absence totale de sens dans ce qui m’était demandé, le renoncement à mes valeurs fondamentales, la dictature de procédures inadaptées, l’aberration d’un management inhumain. Et après 2 ans, ce fut le burn-out. Insidieux et lent, puis sévère et brutal dans sa forme finale où plus rien n’existe. Tout, jusqu’à l’identité même de ce que tu es, est annihilé.
Après une période de soins nécessaire, j’ai entamé un travail de reconstruction, tout en m’intéressant à toutes les formes possibles de compréhension de soi, de prise de recul. C’est comme ça que j’ai découvert la Programmation Neuro Linguistique.
J’ai rapidement compris, en lisant des tas d’ouvrages sur le sujet, que c’était quelque chose de très puissant. Du coup j’ai voulu en savoir plus et j’ai entamé une formation de technicien en PNL. Ce que je découvrais était tellement efficace, sur moi et sur les autres, que j’ai décidé de continuer le parcours complet de formation (Praticien, Maître Praticien et Coach certifié en PNL).
Au fil de ce parcours je me suis rendue compte que les personnes ont avant tout besoin de se sentir bien dans leur cadre intérieur pour se sentir bien n’importe où. Et que ma mission était de les aider à comprendre ce qui pouvait les limiter dans des perceptions inadaptées à leur épanouissement.
C’est comme ça qu’aujourd’hui je suis architecte du changement que les personnes souhaitent engager. Je les conduis vers une compréhension de leurs mécanismes limitants pour qu’elles puissent avancer sereinement, en étant bien dans leurs baskets.
Peux-tu nous dire ce qu’est la PNL ?
Pfiou, vaste sujet. C’est difficile à résumer.
La PNL part du principe que chacun perçoit la réalité selon ses filtres qui amènent à des interprétations. Ces interprétations peuvent nous porter ou nous limiter dans ce que nous choisissons d’être et de faire.
Ce qui est génial avec la PNL, c’est que du coup on comprend qu’il n’existe pas une réalité unique mais bien une multitude de réalités, construites selon nos expériences, nos croyances, les décisions que nous avons prises, les personnes qui nous ont influencées… donc chacun peut venir facilement actualiser ce qui l’empêche d’atteindre son objectif.
L’autre point important c’est que “tout comportement sert une fonction positive”. Donc chaque personne, dans ce qui la gêne, vient servir quelque chose d’important pour elle, souvent une valeur, qui est absolument à conserver dans la nouvelle stratégie à mettre en place, sinon, rapidement tout redeviendra comme avant pour aller satisfaire cette fonction positive.
Cette notion est importante pour la compréhension de soi, mais elle permet également plus d’indulgence vis-à-vis des autres. Les comportements irritants des autres deviennent tout à coup beaucoup plus acceptables puisque l’on comprend qu’ils servent des valeurs importantes pour eux, et qu’ils n’ont pas trouvé d’autres moyens de les satisfaire.
Bon il y aurait beaucoup d’autres choses à dire mais après il y a des livres très bien sur le sujet.
Ton job d’aujourd’hui, tu nous en parles ?
Mon job d’aujourd’hui, c’est accompagner les entreprises volontaires pour favoriser l’épanouissement professionnel des équipes. Je mesure chaque jour l’efficacité de la PNL dans cette démarche. Ca revient à ce que je disais plus haut : les leviers principaux de l’épanouissement sont communs à tous les métiers et quand le cadre intérieur des personnes est posé, clair, partagé par l’ensemble des acteurs de l’entreprise, alors le reste coule de source.
Je fais aussi des consultations individuelles sur tous les sujets qui peuvent empêcher les personnes qui viennent me voir d’être en adéquation avec ce qu’elles ont envie d’être, ou de faire. J’ai notamment beaucoup de jeunes et d’ados et je me rends compte qu’ils ont des angoisses terribles. Je veux m’investir particulièrement avec eux pour qu’ils puissent avancer dans la vie en étant libres et enthousiastes.
Une réussite à nous faire partager dans le cadre de ton activité ?
Quand après avoir installé un babyfoot dans la salle de repos, avoir proposé des séances de sport et de yoga aux collaborateurs, une DRH m’appelle pour me dire que les résultats ne sont pas là et qu’elle a entendu parler de moi et de mes accompagnements par la PNL…. J’avoue ça fait plaisir de savoir que t’as été utile et qu’on t’appelle en pensant que tu vas l’être.
Parle-nous de tes passions !
Les gens : les jeunes, les moins jeunes, les plus âgés et même ceux qui ne sont plus là pour ce qu’ils nous ont laissé. Mon diplôme d’archi était un crématorium avec un immense jardin holographie (où tu pouvais venir échanger avec les hologrammes de tes ancêtres) à côté des Grands Moulins, en plein Paris, parce que je trouvais déjà qu’on manquait un peu de repères, de transmission du savoir familial et du savoir tout court. Malgré internet! Le savoir est devenu extérieur à nous, on ne l’a plus dans nos chairs par le partage d’expériences. Mais ça, ça rejoint ton aventure…
Ton quotidien, ça ressemble à quoi ? Du temps pour toi ?
Ca dépend vraiment.
Parfois j’ai des journées de consultations individuelles.
Parfois je prépare les accompagnements demandés par les entreprises.
Parfois je suis en déplacement dans les entreprises pour intervenir avec les équipes.
Parfois, enfin dès que j’ai du temps dispo, je bosse avec une startup parisienne sur un gros projet qu’on développe en ce moment où l’intelligence artificielle va venir nous aider pour être plus efficients (les coachs) dans l’accompagnement des équipes.
Parfois je prospecte aussi les entreprises avec lesquelles j’aimerais engager une collaboration.
J’ai pas vraiment de routine.
Comment as-tu découvert « Sans Mon Portable » ?
Sur LinkedIn
La Digital Detox, ça te parle ?
Ca me parle à plusieurs titres.
Pour mes enfants : j’y travaille chaque jour.
Et pour les jeunes que j’ai en consultation dont certains ne peuvent pas se défaire de leur portable ne serait-ce qu’une heure pendant la séance.
Si je te dis que mon métier c’est Coach en Digital Detox, tu penses à quoi précisément ?
Que tu coaches des personnes accros au digital pour qu’elles se libèrent de leur dépendance et s’ouvrent à autre chose.
L’hyperconnexion, une vraie addiction selon toi ?
Carrément.
L’hyperconnexion, comme toutes les addictions (drogues, alcool, jeux…), devient vraiment nocive à partir du moment où tu t’enfermes là dedans et que ça te coupe des autres (même si t’as l’impression d’être en lien virtuellement).
Quelle est la population la plus addict à ton avis ?
Les jeunes en priorité parce qu’ils sont nés connectés. Et ça va s’amplifier, selon moi, lorsque ces jeunes deviendront parents, ils transmettront leur addiction à leurs enfants. Déjà aujourd’hui lorsque tu vas au parc, tu vois plus de jeunes parents sur leurs téléphones qu’en train de pousser leurs enfants sur les balançoires. Bon les enfants apprendront certainement plus vite à faire de la balançoire tu me diras, mais bon…
Comment aider cette population ?
Déjà ne pas les pousser là-dedans, donc être vigilant sur le temps passé sur les écrans, interdire les écrans dans les chambres….
Faire de la prévention dans les écoles, comme on le fait déjà pour la violence, le risque lié aux drogues.
Les inciter à expérimenter dans leur corps : renforcer les ateliers pratiques en groupe où l’échange est primordial. Expérimenter leurs émotions : les émotions se développent dans les relations humaines.
Ton portable est un ami ou un ennemi ?
Pour moi, il est un ami parce que je suis hyper raisonnable. C’est pour ça que j’ai jamais été accro à aucune substance. Ca doit rester un moyen et non une finalité.
A quel moment apprécies-tu le plus de le lâcher ?
Dans tous les moments où je n’en ai pas besoin pour un truc précis, et ils sont nombreux. Il me sert essentiellement à communiquer.
Quelle est pour toi la meilleure manière de déconnecter ?
Dès que je suis avec quelqu’un. Je peux laisser sonner indéfiniment, ça énerve particulièrement mon mari et mes enfants.
Où irais-tu pour te déconnecter ?
J’ai pas besoin d’aller dans un endroit précis. Il suffit que je le décide. La plupart du temps j’ai mon téléphone avec moi dans tout ce que je fais mais je n’y prête pas attention.
Tes projets à court terme ?
Développer notre offre d’accompagnement des entreprises par la PNL avec la startup parisienne Octomine pour leur apporter une aide efficace et durable sur le bien-être des collaborateurs.
Editer des histoires pour les enfants pour les amener à une meilleure connaissance d’eux-mêmes et de meilleures relations avec les autres, toujours via la PNL (bon on peut dire que là dessus, je suis accro).
Un idée d’événement déconnecté à organiser ensemble ?
Soit un truc où les mains sont occupées : une journée Land Art où l’on vient créer une oeuvre commune qui s’intègre à l’environnement choisi.
Soit un truc où les personnes s’écoutent et s’ouvrent les unes aux autres : une journée coaching avec un thème à découvrir, sur les valeurs par exemple (c’est avec plaisir que je mettrai ça au point).
Et si tu souhaites adhérer à notre association et soutenir ses actions c’est ici… https://www.helloasso.com/associations/sans-mon-portable/adhesions/adhesion-a-l-association-sans-mon-portable-1
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A bientôt chère Lucie, donne de tes nouvelles !
Promis ! Toi aussi, hein.