Interviews

ITW de Jean Paul RASE. Clown. Strasbourg

Jean Paul RASE

« Bonjour Jean Paul, merci d’avoir répondu à notre invitation. Comment vas-tu ?

Plutôt bien.

Parle-nous un peu de toi, ton parcours…

J’ai commencé ma carrière professionnelle dans l’horticulture, mais vu que ce n’était pas la profession que j’avais choisie… , j’avançais dans la vie sans grande motivation. J’étais en recherche d’autre chose.  Etant machiniste vidéo bénévole dans un projet de tournage documentaire au sein d’une association de réinsertion pour jeunes en difficultés, j’ai découvert le social et ce fût à ce moment-là, « la réponse » à ma recherche.

J’ai donc suivi une formation d’aide médico psychologique (AMP) puis de moniteur éducateur (ME) et ai accompagné différents publics en Maison d’Accueil Spécialisée ( 9 ans) Foyer d’Hébergement de Travailleurs en situation de Handicap (9 ans aussi), Foyer d’Accueil Médicalisé psy (9 mois)… Curieux par nature, j’eu envie de découvrir différentes facettes du social c’est pourquoi j’ai suivi une formation de clown d’hôpital puis de bénévole en soins palliatifs. Je fus clown à l’hôpital de Saverne pendant une année puis bénévole en unité de soins palliatifs à Strasbourg. La vie ne suivant pas toujours le court que l’on souhaite, je suis devenu aidant familial durant quatre ans et demi, ce qui bouleverse bien la vie, mais je n’en regrette aucune seconde. Je suis donc à présent pour conclure veilleur de nuit à mi-temps en Foyer d’Accueil Médicalisé psy et veilleurs de nuit à mi-temps également en Foyer d’Accueil de personnes migrantes ou de personnes en grande précarité malades ou en fin de vie (LAM).

Peux-tu nous en dire plus sur Psy Chi Art Rire  ?

Psy Chi Art Rire est une idée venue pour essayer de développer de nouvelles formes de passerelles dans le secteur médico-social ( neurosciences, art, éducation… ).

Découper et transformer le mot psychiatrie me semblait original intéressant et une forme d’ouverture vers d’autres professions. Ce concept est concrètement devenu une plateforme de partage sur Linkedin  https://www.linkedin.com/in/psy-chi-art-rire-concept-partage-4a924b12/

Quel est ton meilleur souvenir, ta plus belle fierté, avec Psy Chi Art Rire, raconte  ?

Partager des moments d’atelier percussions avec des personnes autistes ou en situation de handicaps. On ne se pose pas de question, on part et on s’adapte les uns aux autres durant des improvisations bien souvent mémorables. Des instants magiques qui font émerger divers potentiels et prendre conscience que différentes formes d’intelligences existent réellement. Ces personnes sont souvent dénigrées discriminées alors qu’elles ont en elles de belles capacités 

Comment as-tu découvert l’association « Sans Mon Portable » ?

Par le biais de suggestion de contact sur le réseau Linkedin.

La Digital Detox ça te parle ?

Je ne connaissais pas mais je pense que c’est un concept dont notre société a bien besoin actuellement et donc ça me parle, oui !!

Rencontres-tu dans tes activités des nomophobes ou au moins des personnes hyper-connectées ?

J’ai la chance de naviguer dans divers justes milieux ou les personnes ne sont pas trop hyper connectées.

Tu veux nous raconter une anecdote qui t’a marqué, à ce sujet ?

Le jour ou je fus contacté par l’association « Sans Mon Portable » fut un jour ou je me posais justement la question : Etant dans le tram et voyant 90 % des personnes absorbées par leur téléphone portable, comment donner l’envie de quitter durant quelques moments l’hyper connectivité ?   Je crois que l’on ne peut qu’être marqué par cette déroutante vision de la société.

Ton portable à toi, quel usage en as-tu ? Comment, si tu le souhaites, en régules-tu l’usage ?

Ce sujet me parle, car durant quatre ans et demi d’aidance familiale, je fus hyper connecté durant mes moments de répits. L’aidance familiale est en quelque sorte un peu la voisine de l’assignation à résidence. De par la dépendance évolutive de la personne que j’ai accompagnée, je fus bien désocialisé et amené à quitter mon domicile. Les réseaux sociaux ainsi que l’hyper connexion étaient devenus mes bouffées d’oxygène.  Je ne pense pas que j’aurais pu tenir sans.

Etant sorti de cette situation j’essaye de vivre autrement et de gérer l’hyper connexion. Ce n’est pas forcément facile car les réflexes se sont bien installés et sortir son portable au moindre moment d’ennui ou à la moindre question que je me pose est tellement facile. J’y arrive progressivement en marchant beaucoup. Je n’aime pas faire les deux en même temps.

Quelle est selon toi la meilleure manière de se déconnecter ? Si tu devais donner un conseil à ceux qui nous lisent… ?

Sortir, être curieux, visiter des rues, des coins que l’on n’a jamais visités, utiliser des parcours que l’on a pas l’habitude de prendre. Notre société a complexifié l’initiative, la rencontre le rythme de nos vies et finalement on en arrive à un point ou le spontané, la rencontre simple sont en voies de disparition. Le téléphone est devenu une valeur sûre un refuge ou l’on peut rencontrer, organiser parler, écrire, en relative toute liberté.  La pub, les soldes, les nouveautés les mouvements de masse nous invitent à consommer, à acheter le dernier portable. Je crois qu’il faut aussi que les pouvoirs publics inversent la tendance. Le son et l’image font partie de nos vies mais ils peuvent être utilisés il me semble à meilleur escient. Par exemple diffuser des pensées ou question philosophiques sur les écrans des transports en communs. Proposer des réductions de prix sur du matériel en contrepartie de bénévolat ou service d’utilité publique.

Si tu devais t’isoler loin de tout, tu irais te cacher où ?

En montagne au bord d’un lac avec quelques livres et BD

Une question indiscrète : ton rêve le plus fou ?

La neurologie (ou la jeurologie : nouveau jeu de mot alliant jeu et neurologie) me passionne et acquérir du matériel EEG mobile pour étudier les réactions du cerveau face à diverses stimulations ( jeu , jeux de rôles, musique, hypnose, relaxation,… ) serait mon grand kiff. Le matériel est cher et donc le projet est toujours à l’état de rêve. Mais je ne désespère pas d’y arriver un jour.

Prêt à partager nos initiatives, prête à nous faire connaitre ?

Oui, sans soucis !

Et si tu devais nous donner un conseil, pour nous faire connaître encore davantage ?

Participation aux concerts ou festivals ou je pense qu’il y a encore une importante forme de réceptivité à ce sujet.

Et si nous devions imaginer un événement ensemble, que proposerais-tu ?

Mini concert d’un groupe de percussions @typique. Projet en route et opérationnel dans quelques mois.

Enfin, je te glisse ici le formulaire d’adhésion à notre belle association…au cas où ?

https://www.helloasso.com/associations/sans-mon-portable/adhesions/adhesion-a-l-association-sans-mon-portable-1

A bientôt Jean Paul, donne-nous des nouvelles !

Avec grand plaisir !«