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Interview de Murielle Bousquet

Bonjour Murielle, merci de nous accorder du temps ! Quelle est ta météo intérieure ? 

Hello Boris. Le temps est serein.

Tu nous parles de ton parcours ?

J’ai été étudiante en tourisme avec le projet de créer des voyages en France et à 58 ans, j’y suis. J’ai une maitrise de tourisme obtenue à la Sorbonne et dès mon mémoire de fin d’étude, je suis venue m’installer dans la région d’origine de mon père, l’Occitanie. Avec d’autres consultants, j’ai créé un bureau d’étude spécialisé en tourisme et communication à Toulouse, DETOUR. Pendant quelques années, j’ai ensuite animé l’association nationale des sites remarquables du goût, tout en habitant à Bouzigues. En 2011, j’ai créé une nouvelle entreprise, seule cette fois, TerriTour. J’habite l’Ecusson à Montpellier et je m’y sens chez moi. Mon actualité c’est la création de l’agence de voyages réceptive EscaleMED.

C’est l’aboutissement d’une réflexion sur la durabilité dans le tourisme et sur sa déclinaison du circuit-court.

ton job ?

Mon job a évolué dans le temps. Pendant des années, j’ai travaillé pour des territoires, imaginé des stratégies de développement touristique, animé des dynamiques. Aujourd’hui je rédige moins de rapports : j’accompagne des groupes de personnes et je crée des contenus de voyages. Depuis trois ans, j’interviens pour l’association TOURISME GOURMAND EN OCCITANIE avec la création d’une formation de GUIDES GOURMANDS, l’édition de catalogues GROUPES avec des visites, des ateliers, des dégustations, des circuits mais aussi des séminaires.

J’ai aussi des missions pour plusieurs membres de l’association. Avec Maxime, directeur commercial des Caves Richemer, nous avons imaginé une offre en déclinaison du slogan de la coopérative d’Agde et de Marseillan, Votre escale entre terre et mer, en jouant avec la présence du Canal du Midi, de la Lagune de Thau et de la Méditerranée et en privilégiant les déplacements doux. Tout naturellement nous avons créé l’agence de voyages en circuit court EscaleMED pour pouvoir commercialiser ces offres et celles des autres membres de l’association. Il en est le gérant.Avec le Domaine de l’Oulivie, au nord de Montpellier, c’est une exploitation agricole qui est mise en scène avec des balades à la découverte de la biodiversité de l’oliveraie en BIO, des dégustations culinaires, des ateliers et des séminaires qui prennent le potager en permaculture, le jardin de plantes aromatiques et médicinales et le moulin pour décors.

Parle-nous de tes passions !

J’adore découvrir un territoire avec des producteurs et c’est ce que j’ai envie de partager. Je suis gourmande et mon travail me procure de belles découvertes. Lorsque je travaillais à La Réunion sur la Route des parfums et des épices, j’ai rencontré un producteur de curcuma qui m’a initiée à la connaissance de l’île en faisant commencer la découverte dans l’assiette. Sur le Minervois il y a des années, j’ai eu une mission sur « Deux mille ans d’histoire viticole » et, avec une amie artiste peintre, Deborah Roubane, nous avons créé un livret qui faisait parler le territoire, ses paysages, ses vins et surtout ses femmes et ses hommes. Sur le Causse Méjean en Lozère,  la fromagerie Le Fédou est pour moi la bonne clé d’entrée. Au Maroc, dans le cadre de ma mission dans la vallée de l’Arghen pour l’association Experts solidaires, je retrouve cette entrée par les productions locales avec l’huile d’argan et je suis dans mon élément, même si pour la première fois j’interviens dans un pays étranger, avec d’autres langues parlées.

Ma plus grande passion s’exprime dans mon métier : j’ai de la chance.                                  J’aime aussi beaucoup la peinture, le cinéma, les livres de romanciers américains, profiter de la lumière du sud, de la Méditerranée, de la garrigue et de ses parfums.

Ton quotidien, ça ressemble à quoi ? Du temps pour toi ? Le monde du Voyage est très prenant ?

J’ai toujours plusieurs missions en parallèle, avec des moments de terrain et des temps de rédaction et j’ose dire de création. Pendant des années, j’ai sillonné la France. Maintenant je travaille essentiellement en Occitanie mais je continue à me déplacer. Et puis il y a le relationnel. Je passe beaucoup de temps à échanger, conseiller, animer et retranscrire. Oui mon métier est prenant et j’ai peu de temps libre. Mes deux filles sont de jeunes adultes et nous échangeons beaucoup mais quand elles étaient petites elles avaient du mal à comprendre pourquoi leur maman était autant absente.

Commet as-tu découvert « Sans Mon Portable » ?

Par Linkedin, réseau social pro que j’apprécie.

La Digital Detox, ça te parle ?

Oui et non cela renvoie pour moi vers un mot que j’aime c’est la VACANCE, ce besoin à des moments de faire le vide, de manger sain, de se ressourcer, de ressentir des émotions ou tout simplement de changer de façon de vivre.

Je n’isole pas vraiment la relation au digital de celle au stress, au rythme de vie.

Si je te dis que mon métier c’est Coach en Digital Detox, tu penses à quoi précisément ?

Je te vois comme un bon commercial potentiel pour les programmes que je prépare.

Si je te dis que l’objectif de notre association c’est de recenser les lieux, Activités, Evénements déconnectés, tu penses à quoi ? Tu nous livres quelle belle idée ?

J’ai toujours beaucoup travaillé sur des typologies, des familles non pas de consommateurs mais plutôt de situations de vie et de consommation. J’aime bien les mises en situation. Je construis mes programmes touristiques un peu comme des scénarios. Du coup je pense qu’une famille hyperconnectée peut apprécier une période de vacance mais qu’il faut qu’elle trouve l’offre. Les outils actuels sont parfaitement adaptés à cette recherche. En résumé tout cela est une question d’équilibre.

L’hyperconnexion, une vraie addiction selon toi ? 

Oui cela peut le devenir quand le geste de regarder son téléphone toutes les 5 secondes empêche de profiter pleinement d’un moment heureux.

Quelle est la population la plus addict selon toi ? 

Des asiatiques, des très jeunes, des professionnels qui pensent devoir toujours être disponibles…

Qu’est-ce qu’un Smombies ?

Un utilisateur de smartphone qui se déplace comme un zombie et en oublie d’être vigilant, de prendre soin de lui, quand il traverse la rue notamment.

Ton portable est un ami ou un ennemi ?

C’est mon ami. Mais c’est une amitié qui se construit lentement. On s’apprivoise. J’éteins souvent mon téléphone notamment quand je travaille. Je consulte les réseaux sociaux le matin et le soir, très rarement dans la journée. Je rappelle souvent plus tard quand on m’appelle : cela étonne. Je continue à faire des photos avec un appareil dédié. Par contre, j’écoute de la musique et je regarde des vidéos avec mon téléphone et j’apprécie vraiment.

A quel moment apprécies-tu le plus de le lâcher ?

Pendant les vacances et quand je pars en mission sur plusieurs jours.  Pendant mes deux premières missions comme bénévole au Maroc mon téléphone est resté éteint pour des raisons techniques : ma disponibilité a été réelle. Par contre ma famille était inquiète car je ne donnais pas de nouvelle.

Quelle est pour toi la meilleure manière de déconnecter ?

Se ménager de petits temps sans téléphone, des rituels, des temps de relaxation voire de méditation, des balades…

Où irais-tu pour te déconnecter ? 

Je pense qu’il n’y a pas besoin d’aller loin, juste se reconnecter avec la nature privilégier des relations directes. Pour moi ce serait sur la plage en début ou fin de journée : la mer a un pouvoir extraordinaire !

Tes projets à court terme ?

Je vais alimenter le catalogue d’EscaleMED, trouver de nouveaux membres pour TOURISME GOURMAND EN OCCITANIE, préparer la session 2020 de formation des guides gourmands, tester les circuits VELO des Caves Richemer avec l’application BIKE ON TRACK…

Nous sommes à la recherche de subventions, tu as une idée ?

Oui je pense que le mieux serait de se tourner vers les opérateurs et autres fabricants de smartphones !

A bientôt Murielle, donne de tes nouvelles !

Promis à bientôt.