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Interview d’Emmanuelle Lesoil (coaching opérationnel indépendant, Olivet)

Emmanuelle Lesoil

Bonjour Emmanuelle ! Je suis très heureux de notre mise en relation. Prête à répondre à nos questions ?

Bonjour Boris, très heureuse également d’avoir fait ta connaissance. Prête pour répondre à tes questions sur le burnout et merci pour ton intérêt pour ce sujet.

Raconte-nous un peu ton parcours…

Pour faire court, j’ai 30 ans de carrière commerciale, dans la vente et dans les achats, puis en tant que dirigeante d’entreprise. J’ai toujours évolué dans des domaines industriels très exigeants et j’ai été très engagée dans les relations commerciales avec mes partenaires ou dans les relations avec mes équipes.

Après 25 années passionnantes à l’international, et plus particulièrement avec l’Asie, est venu le temps de poser mes valises. Je me suis alors tournée vers l’accompagnement des personnes en burnout, qui se sentent souvent très démunies devant ce qui leur arrive après une longue période de surmenage professionnel.

Qu’est ce qui t’a amenée à t’intéresser au burnout ?

L’alliage de mes parcours personnel et professionnel m’a amené à m’intéresser à ce sujet. Nous pouvons constater qu’il y a beaucoup à faire dans le domaine du burnout. Je trouve qu’il y a encore trop de personnes qui tombent en burnout, malgré toute la prévention mise en œuvre et les mises en garde que l’on peut lire et voir partout.

Après avoir été moi-même en burnout à 2 reprises, je me suis rendue à l’évidence que je pouvais être utile pour accompagner les personnes qui traversent cet épisode de leur vie et qui souhaitent retourner dans la vie active dans les meilleures conditions de résilience.

J’ai alors décidé de me former à un protocole pédagogique basé sur des travaux de recherche poussés et c’est ainsi que je suis devenue consultante membre du réseau RPBO©.

Pour toi, le burnout, c’est quoi ?

J’ai constaté que beaucoup de représentations très différentes circulent sur le burnout, à tel point que tout finit par se mélanger et se confondre avec d’autres états. En particulier, nous confondons souvent le burnout avec du stress ou de la fatigue chronique, de la dépression, ou encore de l’addiction au travail.

Le burnout est plus complexe, car ce processus se caractérise par l’apparition progressive et souvent insidieuse d’un ensemble de symptômes. Ils résultent d’un épuisement croissant de la personne sur les plans physique, mental et émotionnel dans des situations de travail exigeantes.

Associée au fait que chaque personne est unique, et que les symptômes développés pourront être de nature ou d’intensité différentes d’une personne à l’autre dans le même environnement professionnel, la définition précise du burnout devient très délicate.

C’est pourquoi, consulter son médecin traitant ou inciter un proche à consulter est une étape préalable et indispensable quand il y a soupçon de burnout.

Quel est le profil le plus courant de tes clients?

La plupart des personnes que j’accompagne ont eu une charge ou un rythme de travail excessif, une relation au travail déséquilibrée, associée souvent à de lourdes responsabilités, de grandes exigences ou attentes, ou encore des enjeux importants.

A l’opposé du cliché habituel des personnes dites « faibles », les personnes sont souvent extrêmement engagées dans leur travail. Elles sont souvent passionnées par leur métier avec des attentes très élevées en terme d’utilité,  d’accomplissement et de reconnaissance.

Il faut à ces personnes un temps d’arrêt pour comprendre ce qui leur est arrivé, et se reconstruire en profondeur pour retrouver une vie active normale en évitant la rechute.

En parallèle, j’accompagne également les organisations qui souhaitent être sensibilisées au thème du burnout au sein de leurs équipes de direction et/ou de management de proximité. C’est la qualité des dispositifs mis en place en amont qui permettront à la personne en burnout, d’être soutenue pour la préparation de son retour.

Mon objectif reste que le retour au travail puisse s’effectuer dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions pour tout le monde.

Quel lien ferais-tu entre burnout et hyper-connexion ? 

Je pense que l’hyper-connexion peut être un facteur déclenchant, ou même aggravant en phase de pré-burnout ou burnout.

Cette hyper-connexion rend plus difficile la frontière entre temps personnel et temps professionnel. De plus, elle favorise et encourage un besoin d’hyper réactivité qui balaye l’échelle des vraies urgences. Si nous n’y prenons pas garde, l’hyper-connexion peut aller jusqu’à dénaturer les espaces et les temps réservés à la détente et au repos.

Et c’est bien dommage, car finalement, un téléphone portable peut aussi être bien facilitant et très pratique, si nous lui laissons sa juste place dans notre vie, n’est-ce pas ?

Parle-nous de tes plus belles fiertés dans ta mission d’aujourd’hui.

J’ai la sensation de remplir ma mission quand les personnes accompagnées peuvent relire et décrypter ce qui s’est passé.

Ces personnes peuvent enfin prendre du recul sur leur analyse et tirer parti de leur expérience pour se reconstruire un nouvel équilibre.

La résilience et la capacité de rebondir restent propres à chacun, mais si je peux les favoriser, je me sens utile et parfaitement à ma place. Quand ces personnes finissent par reprendre le chemin de la vie active, avec toute l’envie, l’énergie et l’autonomie pour se réaliser pleinement, c’est gagné !

Quels sont tes autres centres d’intérêt, à part ton métier ?

J’aime beaucoup la nature, c’est pourquoi j’apprécie tous les moments de détente dehors : entretenir mon jardin car j’adore les arbres et les fleurs, faire du vélo loisirs ou flâner en bord de Loire…

En région orléanaise, j’ai la chance d’avoir de petits coins de nature sympas à proximité de chez moi, et je marche presque tous les jours de l’année, quel que soit le temps.

J’apprécie aussi les moments partagés en famille ou avec des amis.

Après avoir délaissé la lecture pendant de longues années, faute de temps à force de courir après les avions et les décalages horaires, je sais également m’offrir le luxe de me plonger dans un bouquin passionnant.

Ton portable à toi, comment lui fixes-tu des limites ?

Je considère que mon portable est un outil formidable qui doit m’aider à rendre ma vie plus fluide et plus libre. Je veille à ce que mon téléphone portable soit à mon service, et surtout pas l’inverse !

C’est tout de même extraordinaire de pouvoir appeler un proche même si je suis en déplacement, de mobiliser des secours quand c’est nécessaire où que je sois, de prévenir d’un retard pour éviter une inquiétude, et même d’avoir toujours avec moi, quelques applications ou photos pour me détendre. Mais mon téléphone portable garde sa place d’outil.

Il ressemble à quoi ?

Mon portable est un smartphone androïd assez fonctionnel, avec un étui pour le protéger et dans lequel je peux glisser quelques cartes de visite.

Il n’est pas spécialement à la pointe technologique quand je l’achète, et il est loin d’être le plus cher mais cela m’est complètement égal.

Aujourd’hui, mon portable a bientôt 5 ans, je n’ai pas eu encore besoin de changer sa batterie et il fonctionne encore très bien.

Je suis consciente de l’impact écologique de ce type d’outil, donc je ne le renouvelle que lorsque c’est absolument nécessaire. Et je le confie à chaque fois à des filières de recyclage quand il arrive au bout du bout.

A quel moment apprécies-tu le plus de le lâcher ?

Je choisis de lâcher mon téléphone portable quand je me repose ou que je me détends, et quand je suis en vacances, bien sûr.

A plusieurs reprises, j’ai eu la chance d’aller faire des treks de plusieurs semaines, dans des endroits reculés et très loin de la civilisation, sans aucun réseau. J’étais véritablement connectée à la nature, à ses rythmes de journée et de saison, sans pollution d’aucune sorte.

J’ai alors compris ce que peut être la simplicité et l’harmonie entre l’être humain et la nature. Depuis ces expériences de vie, la nature m’est devenue indispensable pour ma déconnexion personnelle. Avec ma marche quotidienne dans un coin de verdure pour me ressourcer, j’entretiens toutes mes énergies vitales et cela me permet de me sentir vraiment bien.

Quels sont tes projets à court terme ?

Au début de cette année 2020, j’ai mis en place un accompagnement en reconstruction post-burnout en distanciel, en plus de l’accompagnement présentiel, pour permettre aux personnes ayant des difficultés à se déplacer ou habitant un peu loin, de garder des conditions de repos optimales pour leur parcours de reconstruction. C’est ce que j’aimerais continuer à développer car les résultats sont tout aussi probants et cela rend ce type d’accompagnement plus accessible à tous.

A mon accompagnement, j’associe déjà d’autres disciplines complémentaires comme le coaching, l’hypnose ou la résolution émotionnelle. Mais je reste toujours à l’écoute pour découvrir de nouvelles techniques efficaces pour solidifier la reconstruction et favoriser un retour plus rapide au travail.

La dernière version de notre site sansmonportable.com recense « les trésors », les lieux notamment, hôtels, restaurants, endroits cachés où la déconnexion prend tout son sens. 

Tu en connais un à nous faire partager ici ?

J’aime particulièrement me promener sur les bords de Loire, car le cadre reste très naturel et propice à la déconnexion. Et je ne pense pas que ce soit les personnes des Pays de Loire qui me contrediront… Mais il y a plein d’autres endroits aussi agréables à explorer pour se ressourcer en France, quel que soit l’endroit où l’on habite. Je pense que l’essentiel vient plutôt de notre capacité à laisser notre téléphone portable de côté, pour soulager notre charge mentale et pour retrouver véritablement une pleine présence à ce que l’on est et à ce que l’on fait.

Notre site te permettra aussi de te faire connaître auprès de notre réseau…prête à ouvrir ton compte, créer ta fiche ?

Oui, avec plaisir, bien sûr!

Et si nous imaginions un événement ensemble, une action, un Webinaire, une conférence pour développer notre visibilité et nos savoir-faire communs, tu serais partante ?

Oui, je pense que ce serait très intéressant, car il y a encore beaucoup à faire.

Si par bonheur tu voulais soutenir l’association, pour 1 an, tu trouveras ici pour 15€, le lien te permettant d’apporter ta contribution…

https://www.helloasso.com/associations/sans-mon-portable/adhesions/adhesion-a-l-association-sans-mon-portable-2020-2021

Et si on souhaite suivre ton actualité ? Où te retrouver ?

Je suis présente sur Internet et sur les réseaux sociaux professionnels.

A très bientôt chère Emmanuelle, restons en contact !

Boris, merci à toi et à très bientôt!

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