Chroniques

La Chronique de Nicolas : Comme annoncé, des frites

Frites

Imaginez un restaurant où vous pouvez manger gratuitement.

Tout ce que l’on vous demande,
C’est de rester sur place,
À regarder des pubs.

En boucle.

C’est pas idiot, comme idée, finalement,
Les annonces compensent les frais du restaurant
Et de temps en temps,
Ils touchent une commission sur les ventes.

Comme Métro, 20 minutes, Direct Matin
Dans votre assiette.

Il doit y avoir un hic, non ?

Attendez, le serveur arrive,
Et je lui passe la commande.
Je reviens dans trois interlignes

Bon, apparemment ya pas grand chose,
Mais il reste des frites.

Ah oui, parce que je vous ai pas dit,
Mais ce resto sert majoritairement des frites.
Et elles sont pas terribles, en plus.

Mais bon, c’est gratuit…

Ah, FaceBook, Instagram ou Twitter,
C’est gratuit aussi.

Les maths ont jamais été mon fort,
Même la règle de 3, c’est limite.
Je préfère nettement les analogies.

Prenons mon hypothèse délirante :
Si dans notre assiette les frites sont nombreuses au resto gratuit.
Qu’est-ce que l’on nous sert,
Sur FaceBook, Instagram ou Twitter ?

Si les notifications sont des Curly ou des pistaches,
(Et vous savez comme moi que si vous en mangez une, vous en mangez 10…)
Qu’est-ce qu’il reste au menu ?

Et si ce resto, (vous m’avez sans doute vu venir…)
C’était notre attention ?

Parce qu’à force de voir des frites
De manger des frites,
De digérer des frites,
On risquerait pas la surcharge ?

Et si nous faisions une diète ?
Histoire de baisser la surabondance.

Une petite diète médiatique.
Une heure sans portable.
Une journée sans infos.
Trois jours sans like.

Histoire d’avoir envie d’autre chose
De laisser la faim venir,
L’ennui, l’envie, la frustration,
Tous ces gros mots disparus sous le tas de frites.

C’est un peu paradoxal de vous demander
De m’envoyer un mail pour savoir comment vous faites,
Votre manière à vous, de moins manger de frites.
Mais ça m’intéresse.

C’est sûr,
Envoyer un mail pour échanger sur la déconnexion,
C’est comme organiser une réunion sur le bien-être au travail à 19h,
Un samedi.

Mais je n’ai pas vos adresses physiques.
Et puis…
Le dernier télégramme en France a été transmis le 30 avril 2018 à 21 h 05.

Alors je reste là.
Avec mes salades.
Jusqu’au prochain vendredi.
À compter sur vos nouvelles.

La semaine prochaine, c’est (notamment…) :
« L’étiquette à l’époque de l’Égypte antique »
Restez, on va se marrer.

À vendredi !

 

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