Chroniques

La Chronique de Nicolas : Le matin venu, elle annonça sa victoire.

Le matin venu

Bonjour,

Aujourd’hui pas de courtes phrases dans le texte qui va suivre.
Paradoxalement, c’est bien de cela dont il s’agit ce vendredi :

De phrases contenant seulement quelques mots.

Pour nous libérer la tête.

Pour éteindre le feu d’une rancœur,

Pour faire faire une glissade à une rumination,
La conduire à disparaitre,
Comme un magicien le fait d’une colombe.

La colombe est toujours là,
Mais on ne la voit plus pendant quelques temps.

Oui, c’est du théâtre

Mais on a pas toujours la disponibilité pour tous les volatiles,
Qui peuplent parfois notre esprit.

On n’est pas tous Tata Yoyo.
Qui sous son grand chapeau.
A des tas d’oiseaux.
(Et le vit bien, apparemment).

Bon, j’y vais.
En avant le texte :

Comment pouvons-nous nous faire du bien en une seule phrase ?

Une phrase, c’est court, c’est même sacrément court, une phrase.
Qu’est-ce qu’on peut faire avec une phrase ?
On nous demande toujours de développer, de faire de longs paragraphes, des dissertations dès l’école, de pondre des rapports.
C’est normal d’être tenté de penser qu’une seule phrase, ce n’est pas assez pour s’exprimer.

Et si nous nous mettions à décrire un sentiment en une seule phrase ?
Faire une synthèse, une distillation de nos ressentis, faire prendre un raccourci à notre pensée pour nous faire du bien en nous libérant de nos ruminations, par exemple ?
Avoir sur soi (dans sa tête ou dans en petit carnet) en permanence, quelques mots qui nous aident à nous désencombrer de pensées qui nous envahissent parfois.

Nous connaissons tous, je pense, les Haïkus, ces très courts poèmes japonais qui, en quelques mots, induisent un sentiment.
Quand je suis troublé et parfois c’est un euphémisme, quand j’ai des ruminations qui me font perdre du temps, deviennent obsédantes et obscurcissent ou empêchent ma concentration, je me sers de petites phrases que je me crée pour me faire du bien ou me sortir d’une ornière émotionnelle.

Le but du jeu et c’en est un, de jeu, est de retranscrire un état d’esprit, à défaut d’un état d’âme.
Dans mon cas, une sensation rassurante de sécurité, en quelques mots.
Quelque chose comme un Mantra dépourvu de sens religieux, sauf qu’il vaut mieux éviter de le répéter plusieurs milliers de fois.
Le but est d’apaiser, pas de s’enfermer, s’aliéner ou, à force, de se faire enfermer, d’ailleurs !
Le but n’est pas non plus de respecter les règles bien définies du Haiku Japonais, plutôt de construire une phrase dans l’esprit du sentiment qui sera décrit.

Il y a quelques années de cela, j’écoutais à la radio une auteure de pièces radiophoniques qui racontait ses débuts.
Elle travaillait avec une autre personne scénariste et dramaturge plus expérimentée et lui avait fait lire l’introduction d’une pièce radiophonique qu’elle était en train d’écrire.
L’intrigue se passait dans une salle de rédaction.
Les journalistes étaient partis en pause déjeuner et un couple se retrouvait là.
Sa manière d’amener la scène précédant l’arrivée des deux personnages faisait une demi-page, soit deux minutes à l’oral.

C’est long, deux minutes, à la radio.

Le scénariste expérimenté la mit au défi de résumer toute sa mise en place de la situation dans la salle de rédaction en une seule et unique phrase.
Elle avait jusqu’au lendemain.
Pendant la nuit elle chercha, elle chercha encore.
Puis, le matin venu, elle annonça sa victoire.

Pour connaitre sa victoire,
Car victoire il y a eu,
Et une belle, en plus !
Il faudra attendre vendredi prochain.

Pour les plus impatients d’entre-vous,
Si vous voulez connaitre la suite de suite (haha…)
Vous pouvez regarder la vidéo qui suit.
C’est un deuxième extrait de ma formation sur le Focus.
J’y parle justement de Haïkus mentaux et de ruminations.
La suite de l’histoire y sera :
La victoire,
Et une autre courte phrase qui illustre le silence.
Ça fait tellement de bien, parfois.

C’est ici :

https://youtu.be/UtBLTYU7EXo

Bon visionnage.
À vendredi !

Nicolas

P.S.  : ça ferait un bon podcast, non ?
Mais…
J’ai toujours pas de nom qui me vient pour la série qui arrive.
Une idée ?

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À vendredi, victorieusement.

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