Chroniques

La Chronique de Nicolas : Le tribunal des flagrants désirs

– La parole est au Procureur.

– Monsieur le Juge, c’est une honte, on veut faire de nous des Amishs !
Cet homme là, veut notre retour au 17ème siècle !
Rouler en calèche !
Ne pas avoir de télévision !
Ni même de téléphone…

– Monsieur le procureur, Monsieur le Juge,
Messieurs les jurés qui nous lisez
Certes, revenir en arrière est tentant,
Mais ce n’est pas là l’idée.

Pour reprendre les mots du ministère public,
« Faire de nous des Amishs »
Point du tout, même si…
Leur première devise est tentante :

« Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure. »
En effet,
Pas moyen,
Hors de question.

De quoi fait-on le procès, au juste ?
De l’outil le plus génial jamais inventé,

Ou de son usage ?

Pensez à tout ce qu’il nous apporte.
Pensez à tout ce qu’il nous enlève.

Le plus important, c’est la connaissance ou le ressenti ?

Vous aimeriez tout connaitre ou tout ressentir ?
Vous aimeriez ne rien savoir ou ne rien ressentir ?

Vouloir répondre à ces questions ?
Aussi utile qu’un vœu pieux.

Monsieur le procureur,
Le poison, c’est la dose.
Toujours, jamais, tout ou rien n’existent pas.

Je ne veux pas rouler en calèche,
C’est caricatural,
Vil, bas, indigne de cette cour.

Oui, je veux revenir à certains aspects d’avant,
Tout en gardant les choix de maintenant.
Le meilleur dans ma poche.
Toute la connaissance du monde,
Juste quand je le désire.

Pas que ce soit un réflexe conditionné.
Ne pas penser en arrière plan :
Quoi de neuf dans ma poche ?
Surtout pas quand je suis avec mes amis.

Est-ce trop demander :

Que nos libertés ne soient pas biaisées,
Avec deux I ?

Que les meilleurs neuroscientifiques de la planète
Arrêtent de jouer les dealers d’attention
À leur avantage ?

Rouler en calèche ?
Nope.
Simplement nous souvenir que :

Notre esprit construit sa vision du monde en fonction de ce sur quoi nous portons notre attention.

Ma plaidoirie est terminée, je reviendrai vendredi.
Peut-être bien qu’il y aura des frites…

Merci pour votre attention,
À vendredi,
Nicolas

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