Interviews

ITW de la Semaine. Audrey Chaillou. Comédienne.

Audrey Chaillou

«          – Bonjour Audrey Chaillou, comment vas-tu ?

            Fatiguée par une période intense mais ça va plutôt bien. Quand on travaille beaucoup, c’est que tout va bien.

            – Parle-nous un peu de toi, ton parcours…

            Je suis tombée dans la danse et la musique dès mon plus jeune âge. Mes parents me destinaient à des études scientifiques mais je me suis tournée vers une faculté de Lettres. J’ai obtenu un master en Lettres et Arts et suite à un remplacement dans un lycée qui a été une révélation pour moi, je suis devenu professeur d’arts plastiques. J’avais donc enfin un vrai métier me permettant de continuer mes tribulations artistiques. Plusieurs heures d’entrainement de danse par semaine, une compagnie avec laquelle je faisais des spectacles et la rencontre avec le théâtre il y a une dizaine d’année ont contribué à m’introduire de plus en plus dans ce milieu. J’ai suivi des ateliers, des stages notamment au cours Florent, j’ai intégré des compagnies, joué beaucoup et eu l’envie soudaine de créer ma propre troupe. Une sorte d’aboutissement. Elle est apparue officiellement le 1er avril 2017 mais ce n’est pas un poisson d’avril. Plus qu’une passion, créer, mettre en scène, jouer est devenu vital pour moi. Ma troupe me permet de faire découvrir l’univers artistique que  j’ai construit depuis ma plus tendre enfance.

            – Ton actualité, tes projets ?

            La troupe tourne actuellement avec deux pièces, un grand classique « Huis Clos » de Jean Paul Sartre et une création « Au revoir Juliette » que j’ai écrit avec une collègue de planches. Je viens de terminer d’écrire un spectacle sur Les Fleurs du Mal de Baudelaire ; les répétitions attaquent en janvier et la pièce devrait voir le jour au mois de juin. Parallèlement, j’ai eu plusieurs propositions d’auteurs de pièce de théâtre sur lesquelles je suis en train de me pencher consciencieusement.

– Comment as-tu découvert l’association « Sans Mon Portable » ?

Je l’ai découverte via les réseaux sociaux.

– La Digital Detox ça te dit quoi ?

Une cure sans portable sans connexion.

– Comment les comédiens vivent-ils l’omni-présence des portables dans les spectacles ?

J’interdis toujours la prise de photos pendant les représentations ou les capture vidéo, pas par excès de mégalomanie,  mais parce que je sais combien il est désagréable pour les spectateurs d’avoir un écran dans leur champ de vision et pour nous comédiens un filtre qui ne nous donne plus accès à cette énergie que l’on ressent sur scène et qui nous fait vibrer même lorsqu’on ne voit pas la salle. Pour le côté plus terre à terre, j’aime maîtriser la communication de mes spectacles et ça passe aussi par la maîtrise des images de ce spectacle. J’ai un photographe génial qui est là pour ça.

– Autour de toi, tu as aussi des genres hyper-connectés ? Tu veux nous raconter une anecdote ou une observation à ce sujet ?

Malheureusement oui. Je n’ai pas vraiment d’anecdotes particulières à raconter mais je suis toujours subjuguée quand je prends le métro et que je ne vois que des sommets de crâne, des êtres humains sans visage. C’est bien triste.

– Ton portable à toi, c’est un ami, un ennemi, les 2 ?

Je m’en suis faits un ami car nous avons fait connaissance et établi certaines règles indispensables à une relation saine.

– Quelle est selon toi la meilleure manière de se déconnecter ? Si tu devais donner un conseil à ceux qui nous lisent… ?

Laisser son portable chez soi, sortir et profiter de ses amis, du paysage, de ce qui se passe autour sans avoir besoin de prendre une photo ou de poster un commentaire sur les réseaux sociaux. Le meilleur moyen est de ne pas avoir sa présence physique sur soi quand on ne sent pas suffisamment fort pour l’éteindre tout simplement. Tout le temps passé sur son portable est du temps que l’on perd à profiter de la vie et je trouve cela bien dommage car il ne faut pas oublier qu’elle peut être très courte.

– Quel est ton dernier livre « coup de cœur » ?

Je lis beaucoup de pièce de théâtre ou d’écrits sur le théâtre mais j’ai eu un véritable coup de cœur pour « La part de l’autre » D’Eric Emmanuel Schmitt

– Selon toi, pourquoi notre association s’appelle « Sans Mon Portable » et pas « Sans Portable ? 

Sans doute parce que le portable a passé le stade de simple objet, qu’il fait partie de nous, qu’il est en train de devenir une extension de nous.

– Si tu devais t’isoler loin de tout, tu irais te cacher où ?

Dans un théâtre désert. Les théâtres sont des endroits magiques chargés d’histoire, ils ne parlent pas mais ont des vibrations particulières que je trouve apaisantes. C’est là que je me sentirais le mieux.

– Une question indiscrète : ton rêve le plus fou ?

Avoir un jour mon théâtre.

-Prête à partager nos initiatives, à nous faire connaitre ?

Ce sont de belles initiatives alors oui avec grand plaisir.

-Merci Audrey !»

 

Retrouvez la troupe d’Audrey Chaillou aussi, ici !

Toutes les ITW de Sans Mon Portable sont là.