Interviews

ITW d’Eléa Sevestre. Athlète. Perpignan

Eléa Sevestre

« Bonjour Eléa Sevestre, comment vas-tu ?

Bonjour Boris, ça va très bien, merci beaucoup !

Parle-nous un peu de toi, ton parcours…

Âgée de seulement 24 ans je suis très heureuse et reconnaissante d’avoir un parcours qui me permet à ce jour d’assurer un bonheur quotidien. Ce n’est pas un parcours jonché de diplômes mais plutôt un parcours généreux en expériences. Cela fait maintenant 4 ans que je tiens mon poste de réceptionniste d’hôtel, avant cela j’ai travaillé 6 mois à Londres où je planifiais d’emménager. Ce qui a précédé l’expérience anglaise est un voyage sac-à-dos de 5 mois en Inde aux côtés de ma mère. Puis, pendant 4 années successives, de 16 à 20 ans, j’ai été bénévole au sein d’un monastère tibétain, j’y ais passé chacun de mes étés, c’est une expérience qui m’a faite grandir à vitesse grand V.

Et que préfères-tu dans ton métier aujourd’hui ?

Les relations humaines sans l’ombre d’un doute ! Nous avons une fâcheuse tendance à minimiser leur importance et principalement à sous-estimer les raisons de leur importance. Nous avons besoin des uns et des autres, connus ou inconnus les liens sont les mêmes car nous avons tous quelque chose à apprendre et quelque chose à transmettre.

Comment as-tu découvert l’association « Sans Mon Portable » ?

(rires) … J’ai le bonheur d’avoir rencontré le créateur de l’association.

La Digital Detox ça te dit quoi ?

Ça me dit qu’il est plus que nécessaire de prendre en considération son ampleur qui est devenue globale et touche malheureusement tous les plans de nos vies. Faisons l’expérience de nous asseoir dans un bus, un métro, un tram, un avion, alors nous aurons la plus parlante des observations: un silence aussi flagrant que l’espace qu’ont pris les écrans dans nos vies. Même lors de rendez-vous entre amis il suffit d’entendre une sonnerie pour que le téléphone s’invite lui aussi à la conversation.

Ton portable à toi, c’est un ami, un ennemi, les 2 ?

Si mon téléphone était un ami je commencerai à m’inquiéter, si il en arrivait à devenir mon ennemi alors je m’inquiéterais doublement. Cela signifierait que mon esprit conscientise l’anomalie provenant d’une trop forte relation à une machine. Pour être totalement honnête, j’ai ressenti ces deux espaces là. Ayant eu un téléphone portable très jeune dû au contexte familial, je les ais vu défiler: le premier téléphone couleur, à clapet, l’apparition de l’appareil photo, les tactiles etc. Aujourd’hui j’éprouve une aversion pour les écrans. J’en suis arrivée à me dire que l’utilité du téléphone est égal à celle d’un outil et qu’il peut-être un allié si il permet de sauver une vie.

Combien de temps serais-tu capable de t’en passer en réalité ? 2, 8, 24h, 48h, 72h ou une semaine ?

Une semaine et plus.

Quelle est selon toi la meilleure manière de se déconnecter ?

Pour ce qui est du téléphone, je conseillerais d’enlever les applications reliées aux réseaux sociaux, de désactiver les notifications et la lumière qui clignote pour avertir de la réception d’un message. Se servir d’un ordinateur pour consulter ses pages internet. Ne pas se servir du téléphone comme réveil afin d’atténuer le réflexe de consulter les nouvelles dès le matin. Éteindre son téléphone le soir ou le mettre en mode avion en le déposant quelque part chez soi. Faire des exercices tel que laisser son téléphone chez soi le temps d’aller faire des courses par exemple. Toujours avoir un bouquin dans son sac de façon à le sortir mécaniquement s’il nous arrivait à patienter en attendant quelqu’un ou autre. Pour combler le “vide” qui va s’installer il serait bon de créer de nouvelles habitudes, de nouveaux objectifs ou de simplement apprendre à apprécier sa propre compagnie. Apprendre à se connecter à soi pour pouvoir se reconnecter à la vie, et vis versa. Nous avons beaucoup de chances car en dépit des effets de mode surfant sur la vague bien-être qui déferle actuellement, la pratique du yoga et de la méditation sont de véritables outils auxquels nous pouvons avoir accès, il serait dommage de les négliger. De plus, la nature elle-même offre un terrain de jeu suffisamment grand et diversifié pour pouvoir s’adonner à des activités où le téléphone n’a pas lieu d’être invité.

Je sais que tu lis beaucoup, quel est ton dernier coup de cœur ?

Avec un immense sourire je réponds que ma bibliothèque entière est à elle seule un coup de cœur géant! Chaque livre est un battement de cœur dans l’appréciation de ce qu’ils m’apportent, mais puisque nous sommes dans le sujet de la déconnexion à l’hyper-connexion alors je sélectionne cet ouvrage ci: “Sauvage par nature” écrit par Sarah Marquis, nommée aventurière de l’année par le National Geographic en 2014. C’est un récit dans lequel elle relate son expédition de 3 ans la menant de la Sibérie à l’Australie à pieds et en solitaire avec la vie comme seule compagne.

Selon toi, pourquoi notre association s’appelle « Sans Mon Portable » et pas
« Sans Portable » ?

Car le téléphone est devenu une possession à part entière, “où est mon téléphone”, “c’est mon téléphone”, “J’ai perdu mon téléphone” etc. On ne parle plus de téléphone mais d’un téléphone bien spécifique. Le téléphone est devenu une appartenance propre à chacun, c’est un objet dont on ne se détache plus comme s’il était un prolongement de nous même.

Si tu devais t’isoler loin de tout, te cacher, tu irais où ?

Je partirai m’isoler à la montagne.

Une question indiscrète : ton rêve le plus fou ?

Je souhaiterai avoir les fonds nécessaire afin d’acheter un immeuble entier dans le but de créer un établissement permettant d’offrir une seconde chance de vivre aux personnes sans domicile fixe. Un établissement avec évidemment tout le concept qui se trouve derrière. C’est un projet merveilleux, audacieux, courageux et rempli de bon sens qui se trouve dans ma tête. De par sa beauté je ne souhaite pas plus en dévoiler pour avoir la chance de le réaliser un jour. Ce projet ci est en tête d’une longue liste d’établissements aux buts concrets et humain que je souhaiterai mettre en oeuvre, et qui de par leur création engendreraient une évolution collective grâce à l’aide de tous ceux qui y auront contribué.

Prête pour nous aider à nous faire connaitre ?

Depuis notre dernière entrevue la création de votre association a déjà été évoquée à de nombreuses reprises et cela compte bien continuer !

🙂 – Merci beaucoup Eléa !»

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