Chroniques

Belles histoires de déconnexion – numéro 2

Vous connaissez l’émission de MTV Catfish ?
Vous allez voir que se faire piéger sur les réseaux sociaux peut arriver à tout le monde.

O. est psychiatre dans un pays nordique. Il m’engage aux beaux jours pour l’aider à changer ses habitudes pour être plus productif ; il souhaite notamment se coucher plus tôt et passer moins de temps sur les écrans. Il dit avoir essayé en vain toutes les applis pour limiter son utilisation du téléphone et ressent le besoin d’être aidé par “une vraie personne”. Dès le départ, il est très impliqué et me partage en détails le déroulement de ses journées.

Au fil des séances, il arrive à mettre en place une nouvelle routine pour tout, sauf l’utilisation des réseaux sociaux, ce qui est une source grande culpabilité. Il craque systématiquement, quel que soit son nouveau défi, et trouve que cela impacte fortement sa vie de famille. Il admet aussi faire des achats compulsifs, sans préciser la nature de ses dépenses. Il a honte de sa faiblesse et craint des répercussions sur sa carrière.

Au bout de 10 jours, il m’avoue être victime de chantage émotionnel en ligne. Il ne comprend pas comment ça peut lui arriver à lui, professionnel de santé mentale dans la cinquantaine maîtrisant très bien les nouvelles technologies. Il est le témoin impuissant de sa propre descente aux enfers depuis qu’il s’est laissé charmé par une Thaïlandaise dont il est sous l’emprise depuis plus de 2 ans.

Il faudra quelques semaines à O. pour arriver à enfin mettre un terme à cette relation virtuelle toxique. Et un peu plus de temps pour admettre que cette personne avait réussi à s’immiscer dans toutes ses failles, grâce au fonctionnement des réseaux sociaux basé sur l’émotion et l’immédiateté. Il a depuis entamé une thérapie et complètement remodelé sa vie.
Petit bonus : il n’a plus aucune difficulté à éteindre son téléphone le soir.

Par Karine Galland, coach et consultante en bien-être digital

Laisser un commentaire