Mélanie Ballon Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour Boris, merci pour l’invitation sur ton blog très inspirant. Ravie d’y contribuer !
Je m’appelle Mélanie, j’ai 40 ans, je suis maman de jumelles de 4 ans. Je suis une multi passionnée qui rêve de changer le monde…
Parle nous de ton parcours
Parcours typique de la bonne élève qui ne sait pas ce qu’elle veut faire quand elle sera grande… 😊 : Bac S puis bac +5 (école d’ingénieur en agronomie : j’ai toujours eu un fort attrait pour la nature)
N’ayant pas trouvé de job qui me plaisait vraiment dans l’agronomie, j’ai fait de l’informatique « en attendant » de revenir dans l’agronomie, sauf que cela a duré 12 ans… 😊
Puis est venu le covid, et comme pour beaucoup la quête de sens professionnel.
Pendant que je cherchais une nouvelle voie, en voulant aider une amie à rendre plus visible son business, je me suis intéressée au SEO (référencement naturel Google). J’ai alors découvert un outil très puissant, qui peut clairement changer un business.
J’ai alors décidé de mettre cet outil au service d’une cause qui me tient à cœur : la transition écologique. Car elle ne va pas assez vite à mon goût… (et au goût de la planète non plus visiblement… )
Aujourd’hui je mets donc mes compétences informatiques au service des entreprises éco-responsables, en tant que consultante SEO (green-seo.fr) afin qu’elles aient plus de trafic sur leur site Internet et donc plus de clients pour accélérer leur développement.
Tes satisfactions dans tes missions d’aujourd’hui ?
Ma principale satisfaction est de mettre en lumière des entreprises et des personnes trop peu connues et qui vont selon moi dans le « bon sens ».
J’ai des frissons à chaque fois que je vois la courbe de trafic augmenter sur le site web d’une entreprise que j’accompagne, car je sais que derrière les chiffres cela a une répercussion directe sur la croissance de cette entreprise et sur sa visibilité. Je me dis aussi que cela participe au changement de mentalité de la population et ça me plait.
En quoi ton job d’aujourd’hui fait-il à ce point sens pour toi ?
Cela fait sens car aujourd’hui je me sens utile, en respectant mes valeurs et mes convictions. La nature nous exhorte tous les jours à aller plus vite vers un mode de vie plus responsable, et je suis fière d’y contribuer.
De plus cette activité est un challenge réussi pour moi, car on oppose souvent la technologie à la nature.
Or j’arrive avec mon activité à mettre l’un au service de l’autre, et c’est un paradoxe qui m’amuse beaucoup. On peut toujours détourner un outil à des fins utiles, et ce que je souhaite faire aujourd’hui.
Quelle serait selon toi, autour de soi, la meilleure manière d’agir contre l’hyper-connexion numérique et ses conséquences ?
La meilleure manière d’agir selon moi commence par la prise de conscience, car tout le monde ne l’est pas, loin de là.
Puis la décision que « non la technologie ne doit pas guider nos vies », mais seulement nous rendre la vie plus facile de temps en temps.
Et au final mettre en place des actions volontaires de déconnexion.
Le but ultime est selon moi de redonner de l’importance aux relations humaines. Reprendre le temps de se parler, d’écouter, arrêter de courir sans cesse, inviter plus souvent ses amis, ses voisins… Certaines écoles participent par exemple au défi 10 jours sans écrans en juin de chaque année et les témoignages sont saisissants.
Sur beaucoup d’aspects il faudrait en fait revenir 20 ans en arrière. « Reprenons forme humaine » comme dit Zazie 😉.
Comment t’y prends tu toi-même ?
J’ai commencé en 2015 suite à la lecture du livre « La semaine de 4 heures », où Tim Ferris explique le principe de la diète médiatique. Ça consiste tout simplement à faire une diète de média, à ne pas écouter les news à la radio, ne plus regarder la télé, ne pas lire les journaux, etc. Pas de panique, les news importantes, on les apprend de toutes façons quoiqu’il arrive. 😉
Par contre, quelle sérénité ! Beaucoup moins d’angoisse et de stress, et beaucoup plus de temps pour moi. Vraiment, je recommande à tous d’essayer au moins 1 semaine, pour voir.
Par contre je suis malheureusement trop accro à mon portable. Et cela m’a récemment marquée quand une de mes filles de 4 ans m’a dit « Maman, lâche ton téléphone et viens jouer avec moi s’il te plait » : Pour elles, je dois clairement continuer ma déconnexion.
J’ai également beaucoup réduit ma consommation de réseaux sociaux et je me désabonne au maximum des newsletters que je reçois (en plus d’être chronophage, c’est polluant). De plus je désactive systématiquement les notifications.
J’essaye aussi d’attendre au moins 1h après mon réveil avant d’allumer mon portable et de ne consulter mes mails que 3x/j., mais cela est encore difficile.
J’avance donc tranquillement sur ce chemin et j’y vois beaucoup de positif. « Step by step » comme on dit 😊
Avec tes filles, comment comptes-tu t’y prendre pour leur mettre (un jour) des écrans entre les mains ?
C’est déjà fait malheureusement en ce qui concerne la télé. On repousse le plus possible leur accès aux écrans, mais leur papa et moi travaillant sur PC c’est difficile de leur expliquer qu’elles ne peuvent pas en avoir un elle aussi.
Cela fait d’ailleurs 2 Noëls de suite qu’elles demandent un PC au père Noël… qui ne l’amène pas… le vilain ! mdr
On n’a par exemple pas d’écrans dans la voiture, même pour les longs trajets. On repousse tout ce que l’on peut, tant que l’on peut.
Connais-tu un « lieu pépite » à partager avec nous, qui est pour toi particulièrement propice à la déconnexion, au ressourcement ? Lequel ?
Oui c’est le refuge de montagne : « Notre Dame des Neiges » sur le plateau des Glières en Haute Savoie. Seul au milieu d’un plateau d’altitude, il faut 45 min à pied pour y accéder.
Là-bas le temps semble s’être arrêter, on se sent comme seuls au monde. Sur le chemin en été, on croise uniquement des chèvres et des vaches, dont on entend les cloches en fond sonore. J’adore…
En hiver on peut y aller en raquettes, c’est le paradis blanc. Mais je préfère l’été pour les odeurs et les couleurs pastel des fleurs de montagne, tellement reposantes.
Et si nous montions une action de sensibilisation ensemble, comment et où l’imaginerais tu ?
2 idées me viennent en tête :
- Un weekend en catamaran habitable. Je m’y suis initiée il y a quelques années et on n’a pas idée comme être au milieu de l’eau peut être dépaysant, déconnectant. Le bruit de l’eau, le vent sur le visage, la prise en compte des éléments pour se diriger… tout nous ramène à la nature. D’autant plus que si on s’éloigne assez loin des côtes, le portable ne passe plus 😉.
Et surtout en bateau on a accès à des dizaines d’endroits inaccessibles par la terre. Ce qui rend l’expérience encore plus incroyable.
- Soit sur le plateau des Glières, dans ce fameux refuge de notre dame. Je verrai sur un weekend un groupe de 10 personnes avec : yoga au réveil, petit déjeuner local et « sain », puis ateliers manuels : rien de tel pour la déconnexion (travail du bois, poterie, traite, cuisine…). Puis repas, rando découverte des animaux et plantes locales. Le soir feu de camp, et un bon repas savoyard quand même. Le tout avec beaucoup de rires et de musique (guitare…)
Quels sont tes projets à court ou moyen terme ?
A court terme je vais participer au startup weekend à Annecy du 7 au 9 octobre : comment passer d’une idée à une startup en 54h ! Incroyable évènement. Je suis actuellement bénévole pour l’organisation et je peux vous dire que ça va être top !
J’ai aussi 2 projets sur lesquels je travaille qui ont pour but de booster les entreprises éco-responsables : des formations SEO ludiques, et des formations au numérique responsable.
Parmi tes rêves, lequel te tient le plus à cœur ?
J’aimerais que la transition écologique soit terminée et que l’on vive enfin selon le bon sens. L’humanité doit passer rapidement de l’adolescence à l’âge adulte. Au siècle dernier, l’Homme est tombé dans l’excès.
J’aimerais laisser à mes enfants une planète durable et équilibrée, où il ne serait plus question de jour du dépassement, d’extinction des espèces, de réchauffement climatique. Je sais, ça fait un peu « discours de miss France », mais actuellement c’est le sujet principal à mes yeux.
Plus personnellement j’aimerais aligner mon mode de vie avec cette vision : notamment avoir une voiture électrique, une maison plus autonome en énergie, un caddie 0 déchet, un potager en permaculture… Comme pour la déconnexion cela vient petit à petit, car conditionné cette fois par le budget.
Mon rêve serait plus globalement que bientôt on n’utilise plus le terme « éco-responsable » car ce sera devenu la norme.
Ton mot positif de la fin ? Une bonne nouvelle à partager ?
L’été est enfin fini ! Non, je plaisante…
La bonne nouvelle est que les choses changent rapidement en ce moment, comme une lame de fond inarrêtable. Beaucoup de personnes ont eu de vraies prises de conscience lors des confinements puis des canicules et sécheresses de cet été.
Un nouveau monde est en train d’émerger et je suis ravie de pouvoir y prendre part.
